ISSN

ISSN 2496-9346

vendredi 18 avril 2014

Le cinéma de l'avenir ( 1926 )


File:Fredniblocrop.jpg

En 1926 le réalisateur Fred Niblo imaginait le cinéma du futur. Si les progrès ont été moins vite qu'il ne pouvait l'espérer, on peut tout de même lui reconnaître une anticipation bien vue.


Le cinéma de l’avenir


Pour Fred Niblo, réalisateur américain, voici quel serait l’avenir de l’exploitation cinématographique :
« L’évolution du cinéma a été beaucoup plus rapide que celle d’aucun autre art, d’aucune autre industrie, mais si prodi­gieuse qu’elle ait été, elle n’en est pas moins fort éloignée encore de son com­plet épanouissement. Le cinéma, tel que nousl3e connaissons et tel que nous l'aimons aujourd’hui, porte en lui, en puissan­ce, de merveilleux progrès. Plus étroite­ment que le sort des autres industries, la destinée du cinéma est liée aux découver­tes de la science. Or, nous vivons à une époque où les applications de l’électricité et des ondes hertziennes sont perfection­nées de jour en jour. Ces perfectionne­ments, au fur et à mesure qu’ils apparais­sent, ont une répercussion quasi immédia­te dans le domaine du cinéma. Il en sera ainsi demain comme aujourd'hui et il est hors de doute qu’avant vingt-cinq ans le cinéma tel que nous le concevons à l'heu­re actuelle sera périmé.
Voici, à mon sens, ce que seront les grands cinémas de l’an 1950. Le « palace » futur aura des dimensions gigantesques. Il sera capable de contenir, non pas 6000 spectateurs, mais des dizaines de milliers de spectateurs, tout comme un cirque de l'antiquité. Aux portes de l'établissement, des machines automatiques distribueront les tickets d’entrée, rendront la monnaie... et refuseront obstinément les pièces faus­ses. Il n’y aura plus d’orchestre dans la salle. La musique sera distribuée par ra­diophonie. Un seul poste central alimen­tera des centaines d’établissements. La ra­diophonie servira également à synchroni­ser la parole et le jeu des acteurs. Un pre­mier essai a été fait la saison dernière au Loew’s State Théâtre. Les personnes par­laient sur l’écran par la voix de la radio.
Ce premier essai ne fut pas entièrement satisfaisant, mais il permit de se rendre compte que la mise au point parfaite ne saurait tarder à devenir un fait accompli.
Le cinéma en couleurs sera chose cou­rante en 1950. Tous les films reproduiront l’aspect des êtres et les choses en couleurs naturelles et sous les trois di­mensions. La déformation des images, pour les spectateurs se trouvant sur les côtés de l’écran, n’existera plus. Elle sera corrigée par un procédé optique. Il n’y aura plus de cabine de projection, ni de films dans le théâtre. La visiophonie per­mettra à un seul poste central de distri­buer simultanément dans de nombreuses salles les images des films, les paroles des acteurs et la musique. Les théâtres seront spécialisés selon des genres bien distincts: théâtres de tragédies, de drames, d’opéras, d’opérette, de comédies, de documentai­res, de spectacles enfantins, etc. Quant aux études scientifiques, elles se feront de plus en plus au moyen du cinéma. Les écoles de médecine du monde entier feront un large usage de l'écran pour enseigner l’art chirurgical aux jeunes disciples d’Asclepios. Dans les églises, enfin, dans les écoles, l’histoire sainte et la parole divine seront enseignées par les images animée. »



Article paru dans Le Nouvelliste Valaisan, 6 novembre 1926

1 commentaire:

  1. Quel visionnaire !
    Le problème de nos anciens était dans l'importance des volumes. Quoique, le nombre de place dans les théâtres antiques était bien impressionnant. (plusieurs milliers dans des villages).
    Il voyait déjà la télé dans toutes ses applications.

    RépondreSupprimer